Author: Joëlle le MORZELLEC
Abstract: Evoquer l’Europe centrale et orientale en termes d’appartenances, et voire d’identités partagées, au regard de l’Union européenne et de la Francophonie, n’est pas sans risques. C’est presqu’une mission impossible en un temps très bref. Le sujet pourrait même constituer bien davantage que celui d’une unique thèse, tellement il est vaste. C’est la raison pour laquelle cette contribution, qui ne sera qu’un survol, s’efforcera de mettre l’accent, au-delà des fractures, considérables dans cet espace, sur ce qui peut constituer la volonté d’une compréhension commune, avant même un désir de vivre ensemble, car tous n’ont pas atteint la même étape sur un tel chemin.Le propos ne sera pas exactement celui du juriste, ni celui de l’historien, ni du géographe, ni du politique, mais plutôt la perception de celui qui a porté ses pas, voire vécu dans cet espace immense qui fit l’objet de tant de conquêtes, de rêves inachevés, mais aussi de tragédies inscrites dans la mémoire de l’Histoire. En effet, il convient tout d’abord de s’entendre sur la définition de cet espace : quels seront les états qui feront partie de l’étude ? Ensuite, en ayant présent à l’esprit leur histoire individuelle, ancienne, contemporaine ou récente, si prégnante et diverse, s’imposera l’évocation des facteurs qui les rapprochent les uns des autres, plutôt que ce qui les sépare. Mais nous ne serions pas complets si nous raisonnions seulement en termes d’« états », et de données politiques, sans évoquer l’existence des peuples, certains encore divisés, ou connaissant encore la souffrance, donc des « minorités nationales », et en omettant de souligner les appartenances religieuses. D’où à nouveau cette remarque sur l’étendue et la complexité d’un tel sujet. Définissons d’abord le cadre spatial de cette étude ; puis procédons à la recherche de traits communs qui dénoteraient la manifestation d’une volonté d’appartenance partagée, plus que véritablement l’existence d’une identité. L’identité s’accorde avec la nation, mais pas avec une organisation internationale, car la nation suppose un attachement, viscéral, né au cours des siècles qui l’ont forgée, un passé commun de gloires et de souffrances.
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